The Countess Cathleen by W. B. (William Butler) Yeats
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Ceci ne faisait pas le compte, dit la tradition, des
commisvoyageurs du malin esprit, qui ne trouvaient plus d'`ames `a acheter. Aides par un valet infame, ils p`en`etr`erent dans la retraite de la noble dame et lui d`erob`erent le reste de son tr`esor. . . en vain lutta-t-elle de toutes ses forces pour sauver le contenu de son coffre, les larrons diaboliques furent les plus forts. Si Ketty avait eu les moyens de faire un signe de croix, ajoute la l`egende Irlandaise, elle les eut mis en fuite, mais ses mains `etaient captives-Le larcin fut effectu`e. Alors les pauvres sollicit`erent en vain pr`es de Ketty d`epouill`ee, elle ne pouvait plus secourir leur mis`ere;-elle les abandonnait `a la tentation. Pourtant il n'y avait plus que huit jours `a passer pour que les grains et les fourrages arrivassent en abondance des pays d'Orient. Mais, huit jours, c'`etait un si`ecle : huit jours n`ecessitaient une somme immense pour subvenir aux exigences de la disette, et les pauvres allaient ou expirer dans les angoisses de la faim, ou, reniant les saintes maximes de l'Evangile, vendre `a vil prix leur `ame, le plus beau pr`esent de la munificence du Seigneur toutpuissant. Et Ketty n'avait plus une obole, car elle avait abandonn`e son ch`ateaux aux malheureux. Elle passa douze heures dans les larmes et le deuil, arrachant ses cheveux couleur de soleil et meurtrissant son sein couleur du lis: puis elle se leva r`esolue, anim`ee par un vif sentiment de |
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