The Countess Cathleen by W. B. (William Butler) Yeats
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car le soleil avait `et`e rare, et des r`ecoltes presque nulles.
Les indigents ne savaient `a quel sainte se vouer, et la mis`ere devenai de plus en plus terrible. Dans l'h`otellerie o`u descendirent les marchands fastueux on chercha `a p`en`etrer leurs desseins: mais cc fut en vain, ils demeur`erent silencieux et discrets. Et pendant qu'ils demeur`erent dans l'h`otellerie, ils ne cess`erent de compter et de recompter des sacs de pi`eces d'or, dont la vive clart`e s'apercevait `a travers les vitres du logis. Gentlemen, leur dit l'h`otesse un jour, d'o`u vient que vous `etes si opulents, et que, venus pour secourir la mis`ere publique, vous ne fassiez pas de bonnes oeuvres? -Belle h`otesse, r`epondit l'un d'eux, nous n'avons pas voulu aller au-devant d'infortunes honorables, dans la crainte d'`etre tromp`es par des mis`eres fictives: que la douleur frappe `a la porte, nous ouvrirons. Le lendemain, quand on sut qu'il existait deux opulents `etrangers pr`ets `a prodiguer l'or, la foule assi`egea leur logis; mais les figures des gens qui en sortaient `etaient bien diverses. Les uns avaient la fiert`e dans le regard, les autres portaient la honte au front. Les deux trafiquants achetaient des `ames pour le d`emon. L'`ame d'un vieillard valait vingt pi`eces d'or, pas un penny de plus; car Satan avait eu le temps d'y former hypoth`eque. L'`ame d'une `pouse en valait cinquante quand elle `etait jolie, ou cent quand elle `etait laide. L'`Ame |
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